Journal interne… Mort ou pas mort ?

Journal interne
[vc_row][vc_column][dt_gap height= »20″][dt_quote font_size= »normal »]Jean-Louis LangloisJean-Louis LANGLOIS. Journaliste indépendant, concepteur-rédacteur, conseil éditorial, Fondateur-directeur de ©BAT[/dt_quote][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Menacé souvent, enterré parfois, le journal interne aurait-il vécu ? Pourtant, face à la demande croissante de lien et de sentiment d’appartenance dans l’entreprise, cet outil conserve de la puissance. À condition de travailler sur sa complémentarité avec les médias digitaux.

 

« Que devient notre journal interne dans tout ça ? » : face au tsunami digital, beaucoup d’entreprises s’interrogent sur le rôle, voire sur l’existence de leurs publications imprimées corporate.

 

Et pourtant, et pourtant… combien de directions de la Communication, au détour d’un baromètre social ou d’une enquête sur la culture de leur entreprise, sur le bien-être au travail de leurs équipes, sur le sentiment d’appartenance ou sur la fierté de la marque, constatent l’attachement – parfois très fort – des collaborateurs pour leur magazine-maison, pour cette petite preuve imprimée qu’ils participent bien à une aventure partagée.

 

Quelquefois, ce n’est plus de l’attachement, mais un manque, un regret, une frustration, parce que le couperet est déjà tombé, le média interne imprimé n’est plus. Malheureusement, on observe que son absence n’a pas été véritablement comblée.

 

Est-on parfois un peu trop rapide dans nos procès en obsolescence ? Avons-nous tendance à réfléchir à trop à courte vue, sous le feu continu des mutations technologiques ? Probablement, oui.

 

Un nouveau mode de communication n’en a jamais complètement éliminé un autre

 

A chaque irruption d’un nouveau mode de communication, les précédents se voient à la veille de leur disparition. Pourtant l’observation des faits raconte une autre histoire. Aujourd’hui, la télévision craint de se faire piétiner par le modèle Netflix de vidéo à la demande. Hier, le cinéma redoutait que la télévision ne lui fasse la peau. Avant-hier, c’était le théâtre qui fantasmait que le cinéma le ferait passer de vie à trépas. Et ainsi de suite, jusqu’à Platon qui prophétisait que l’avènement de l’écriture nous ferait perdre la mémoire et toutes nos capacités rhétoriques… La suite a montré que même le grand Platon pouvait, parfois, se tromper. C’est ainsi : jamais un nouveau mode de communication n’en a complètement remplacé un autre. L’esprit humain est insatiable. Et c’est une bonne nouvelle.

 

Cela dit, l’avènement de chaque nouveau mode de représentation a toujours provoqué de sérieuses turbulences dans l’existant. Oui, l’écriture a transformé radicalement les modes d’acquisition et de transmission de la pensée et des savoirs. Oui, l’imprimerie a bousculé le monopole des clercs. Oui, on ne peint plus, après la découverte de la photographie, comme avant. Oui, Sarah Bernhardt ne pourrait plus déclamer, aujourd’hui, comme c’était encore la mode, avant que le grand écran ne généralise un autre jeu d’acteur. Les moyens de communication interagissent. Les nouveaux bousculent les anciens, mais ils ne les liquident pas. Mieux, en les obligeant à se réinventer, ils leur font expérimenter autant de renaissances.

 

Pour adhérer à 100%, notre esprit réclame du tangible

Aujourd’hui, dans la communication d’entreprise, les journaux internes vivent l’obligation de se réinventer. Les intranets, les réseaux sociaux, les applis redimensionnent sans cesse leur territoire. Ce n’est pas pour autant que les supports « matériels » de communication ont dit leur dernier mot. Car si les médias digitaux multiplient les possibles, ils ne remplissent pas pour autant toutes les appétences du public.

 

La matérialité, justement. Pour adhérer complètement, notre esprit a besoin de quelque chose qui peut rester, d’un objet qui concrétise. Pour y croire à 100%, pour se souvenir, pour conserver le sentiment de maîtriser les choses, notre intelligence et nos émotions réclament aussi du tangible. Or, le propre du digital est d’être un flux continu, que rien ne stoppe dans son débit. Sa force est aussi sa faiblesse : virtuel il est, virtuel il demeure.

 

Face aux injonctions à la dématérialisation tous azimuts, réfléchissons au rôle nouveau du support interne imprimé, inscrit dans la vraie vie, proche, convainquant, émotionnel, chaleureux. Réfléchissons à sa valeur ajoutée, complémentaire du digital. Quelles seront ses formes nouvelles ? Elles restent en grande partie à inventer. Mais une chose est sûre : le jeu en vaut la chandelle. L’imprimé est mort ! Vive l’imprimé ![/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]

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5 Commentaires

  • Bonjour Florence. Tout à faite d’accord. Dans certaines grandes organisations, les supports digitaux tuent les supports papiers, ce qui augmente ainsi de fait, et inexorablement, la fracture réelle entre les collaborateurs sur l’appétence, la pratique, l’acculturation et l’accès aux outils digitaux et à l’esprit digital ! Malheureusement, sous couvert d’être « en phase » avec son temps numérique, les organisations se coupent de toute une partie de leurs collaborateurs. Les non digitaux restent sur le bord de la route, considérés comme un dommage latéral inévitable. Quid alors des stratégies de marque employeurs, d’appartenance, etc.
    Quelle tristesse ce manque d’inventivité et de renouvellement pour les supports print, d’une richesse qui a pourtant fait ses preuves (les premiers « print » datent de l’écriture cunéiforme, puis les Minoens, la pierre de Rosette…). Bref, la trace matérielle du Verbe demeure, à mon sens, essentielle à la communication humaine.

  • Merci Alienor pour ce commentaire… Oui, et finalement le digital n’est qu’un outil… L’essence reste toujours le contenu, le message, l’éditorial… A chacun ses outils en fonction de ses affinités et des objectifs finaux !

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