Portrait de Cécile Ribour, directrice de la communication de la Maif

Cecile Ribour de la MAIF

cecile ribour de la maif

Propos recueillis par 
Aliénor Rouffet
Fondatrice de La Part Des Anges conseil 

« C’est l’alignement parfait entre mes valeurs et celles de mon entreprise ! »

A la tête de la direction de la communication de la Maif depuis deux ans, Cécile Ribour ne chôme pas. Et surtout, cette pro de la com’ reconnaît le bonheur d’être en total accord sur le fond et la forme entre son ADN et celui de son entreprise. Un moment de carrière précieux où la communication est un maillon essentiel de la stratégie globale de l’assureur français.

Il paraît que le sourire s’entend sans se voir. Il paraît que le plaisir se voit sans s’entendre. Et c’est vrai. Cécile Ribour est une directrice heureuse et fière d’appartenir à la maison Maif. La grande tendance est au management bienveillant, à la déclaration de la raison d’être des entreprises (Loi Pacte), à la transparence. Si parfois, on peut craindre les effets d’annonce, dans le cas de la Maif et de sa DirCom, ce n’est pas le sujet. La cohérence et la sincérité sont les mots d’ordre dans l’entreprise. Après une longue carrière en agence de communication, Cécile Ribour est entrée chez l’annonceur et se régale. Entretien.

 

Être directrice de la communication pour une entreprise à mission affirmée comme La Maif, ça veut dire quoi pour vous ?

Cécile Ribour : La Maif est véritablement une entreprise engagée. Travailler pour eux et avec eux est une énorme chance, une opportunité formidable. C’est un choix et un engagement personnel fort d’être en adéquation parfaite entre mes valeurs et celles de mon entreprise.

Et vu l’encombrement médiatique actuel pour faire valoir sa marque, cet engagement est une clé pour émerger. Notre ADN est contenu dans deux mots, sincérité et transparence. Je dois dire que l’alignement est total entre le discours et les actes. Cela rend les choses infiniment plus faciles pour travailler et communiquer. Dans ce cas, la communication n’a pas à être écartelée entre les déclarations et les faits. Tout est aligné !

Votre action aujourd’hui aurait-elle été différente dans une autre entreprise ?

C.R. : Probablement, car la communication est toujours le reflet de la stratégie globale de l’entreprise. A la Maif, le projet de communication responsable est un sujet qui nous anime au quotidien, avec un impact positif à travers toutes nos activités. C’est un choix identitaire très fort. On le retrouve dans nos visuels, nos publicités, notre écriture, notre contenu éditorial et tous les sujets connexes à l’écosystème de la Maif.

Je crois que, de toute façon, chaque entreprise devra y venir, faire acte de cohérence et d’alignement. La communication a un rôle fort à jouer au sein des comités de direction pour participer à cette transformation.

De votre parcours professionnel de communicante, quelles sont les compétences clés que vous mettez en œuvre au quotidien ?

C.R. : De mon expérience en agences et de mes différents postes, je m’aperçois surtout qu’aujourd’hui le métier de directrice/teur de la communication fait appel à une très grande polyvalence. Nous devons aussi avoir une vision globalisante de la stratégie de l’entreprise et de tous les métiers qui y sont exercés. La raison d’être permet aussi cela. J’utilise mes compétences en architecture de marque, brand content, com’ de crise, relations publiques, éditorial, digital… Nous touchons aussi les domaines de la marque employeur et des partenariats. Concernant les compétences soft, je dirais que le métier nécessite une excellente capacité d’écoute et d’empathie tant nos parties prenantes sont multiples. La Maif a pris le virage du management par la confiance, l’attention à l’autre, l’autonomie et cela participe à la montée en compétence de tous.

Le métier de communicant a beaucoup évolué ces dix dernières années. Quelle mutation vous semble essentielle ?

C.R. : Je dirais l’axe digital. Il a élargi le champ des publics et des conversations, des consommateurs et des citoyens. La data est devenue essentielle pour l’entreprise en général et la communication en particulier. Nous devons aujourd’hui concevoir en amont des dispositifs qui l’intègrent pour mieux cibler nos clients, mieux les connaître, mieux converser. Il est important aussi de savoir transformer la data quanti en data quali. En parallèle, nous devons gérer en permanence le niveau d’exposition médiatique de l’entreprise, et une entreprise avec une mission est très exposée. Elle doit être prête à répondre, à expliquer, à informer. On en revient à la sincérité et à la transparence.

Que recherchent les entreprises auprès de leur Dircom ?

C.R. : Un partenaire stratégique essentiel ! La communication a une vraie mission au sein de la gouvernance des entreprises. Le plan stratégique doit être élaboré avec la com’ dès l’origine et la/le DirCom doit avoir une compréhension très fine de la stratégie et de ses enjeux, des métiers et des équipes. Le communicant est un stratège, un conseiller et un liant. Avant que j’arrive à ce poste, la communication était plutôt éclatée et dispatchée. J’ai tout rassemblé, équipes et activités, pour garantir la cohérence et la transversalité de notre positionnement et de nos actions.

On parle beaucoup des femmes leader, des femmes dans les instances de gouvernance, des femmes du numérique. Pensez-vous que les femmes pilotent différemment des hommes ?

C.R. : Je n’ai jamais rien lu sur l’existence avérée d’un leadership au masculin. Aucune réalité scientifique. Existe-t-il au féminin ? Je ne crois pas. Ou alors, on revient au genre, très fort, mais pour moi c’est une aberration. Je le vois bien autour de moi, il y a autant de diversités et de compétences qu’il y a d’hommes et de femmes. Par contre, la mixité et surtout l’égalité, apportent réellement une diversité de points de vue, de parcours, d’expériences, de potentiels. C’est tout le travail de l’entreprise de garantir cette mixité et de casser le plafond de verre en respectant l’égalité hommes/femmes.