Environnement, climat : pourquoi et comment le CFPJ s’engage

Pour un journalisme à la hauteur de l'urgence climatique

Ce 14 septembre parait une Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique. Une charte signée notamment par le CFPJ. D’abord parce que les médias ont un rôle de pédagogie à réaliser sur ce terrain et aussi parce qu’en tant que centre de formation, le CFPJ a une place particulière à investir auprès du grand public et des journalistes.

Traiter le climat de manière transversale ; faire œuvre de pédagogie ; s’interroger sur le lexique et les images utilisées ; élargir le traitement des enjeux ; enquêter sur les origines des bouleversements en cours ; assurer la transparence ; se former en continu. Voilà quelques-uns des points inscrits et détaillés dans cette charte relayée et signée par de nombreux médias. A l’origine de ce texte, un constat dressé par plusieurs journalistes spécialisé-e-s sur les questions climatiques : celles et ceux qui font l’info ne sont pas à la hauteur de ce qui se joue ou, du moins, n’en ont-ils pas les moyens. Et, à lire les rapports du GIEC, on ne peut qu’admettre qu’ils et elles ont raison. La catastrophe qui se joue impose une rigueur, un effort journalistique (dans le choix des sujets, le choix des angles) et pédagogique extraordinaire.

Une charte pour fédérer

Evidemment, cette charte n’est pas là pour sanctionner des médias qui ne joueraient pas le jeu. Son but est tout autre : interpeller le grand public et les directions de médias. Montrer, aussi, que les journalistes sont prêts à changer leurs pratiques et à travailler différemment. L’idée de base étant la suivante : nous devons traiter l’écologie comme un sujet qui infuse tous les domaines de la vie et de la société. Bien traiter l’écologie, ce n’est pas (uniquement) mettre en place un service « environnement » dans une rédaction mais plutôt former les journalistes à s’emparer de ces sujets écologiques selon leur expertise, leur prisme, leur domaine d’exercice. Ce qui était impensable il y a 5 ans doit devenir un réflexe : à l’aube d’une grande compétition de sport, il faut être capable de dresser un bilan environnemental de l’organisation du tournoi et en faire des sujets ; proscrire des sujets « légers » qui vantent le bonheur de déguster une glace alors qu’une sécheresse historique provoque des morts et des déplacements de populations ; expliciter les liens entre économie et urgence écologique quand c’est le cas ; enquêter sur ces sujets encore peu exploités.

Cette charte est là pour donner de l’appui à des milliers de journalistes, leur donner des idées, des lignes de conduites.

Le CFPJ aux côtés des journalistes

Et c’est bien évidemment dans le domaine de la formation que le CFPJ s’engage.  En 2022, nous avons créé deux formations pour répondre aux besoins des journalistes et des rédactions. Deux formations qui peuvent être financées via le CPF et qui doivent permettre à tout journaliste d’acquérir les compétences nécessaire pour étendre son périmètre d’action.

Journalisme et questions climatiques, formation de 3 jours et demi, créée par Cécile Cazenave, reconnue depuis longtemps pour son expertise dans le domaine, s’articule en deux temps : un temps d’acquisition de connaissances de base (ordres de grandeurs, chiffres, vision globale, rapports du GIEC, acteurs et actrices experts dans le milieu) ; puis un temps pour exploiter ces connaissances et s’entraîner à tirer des angles « climat » dans son domaine d’activité.

Mener une enquête environnementale, formation de 6 jours, doit permettre aux participants d’acquérir les bases pour lancer un projet d’enquête lié au climat, à l’écologie ou aux industries polluantes avec les conseils d’un journaliste spécialisé en investigation sur ces domaines.

Et ce n’est qu’un début. Car le CFPJ a cette mission d’accompagner la profession dans ses évolutions. Nous sommes fiers et fières de porter ces projets et de travailler quotidiennement pour étoffer cette offre qui va aussi infuser nos formations en communication et nos filières en alternance. Ce bouleversement que nous vivons, professionnels de l’info, est au moins égal à l’arrivée du numérique et d’Internet. Qui furent d’abord des sujets cantonnés à des services dédiés dans les rédactions avant de devenir des sujets transversaux, dont on parle aujourd’hui à travers des reportages sur la politique, l’économie, le sport ou la culture. C’est cette révolution éditoriale qui nous attend. C’est un territoire journalistique immense à explorer et un défi pédagogique pour toutes et tous.