Quelles sont les clés du storytelling appliquées à sa prise de parole ?

Guillaume Lamarre a collaboré au Groupe Moniteur pendant près de 12 ans, en tant que directeur artistique et conseiller éditorial. Il a participé au lancement et aux nouvelles formules de nombreux titres dont la Gazette des communes et le Courrier des maires. Il a également réalisé de multiples campagnes publicitaires pour les différents pôles du Groupe. Diplômé de Sciences-Po en communication, il a notamment écrit un mémoire sur le Storytelling et son rôle central dans la communication digitale. Fort de ses connaissances et de son savoir-faire, il décide, en janvier 2014, de voler de ses propres ailes et de fonder l’agence Sherkan Conseil.

Guillaume Lamarre, Agence Sherkan Conseil

 

Qu’est-ce que le storytelling peut apporter à une prise de parole ?

Le storytelling peut évidemment grandement améliorer votre prise de parole. Tout d’abord, un enjeu de définition : qu’est-ce que le storytelling ? C’est un ensemble de techniques et de compétences pour raconter une histoire. Rapportée à la communication, c’est la mise en scène de votre message sous la forme d’un récit. C’est une technique multi-support. Du coup, vous pouvez l’utiliser un peu pour tout : pour introduire votre présentation, pour la structurer ou pour l’animer. Le storytelling apporte du sens à votre discours. Il vous permet de démontrer, plutôt que d’expliquer.

Quels conseils en matière de storytelling donneriez-vous aux oranteurs qui se lancent ?

Le premier conseil qui me vient à l’esprit et que je donnerais à un orateur qui se lance, c’est de ne pas parler de ce qu’il sait, mais de parler de ce qui le passionne. Ensuite, le second conseil que je pourrais lui donner, c’est de travailler son thème. Une histoire doit être simple. Elle ne doit reposer que sur une seule idée. Du coup, elle doit être d’une fidélité sans faille à ce thème. Enfin, une histoire doit être surprenante. Il n’y a rien de pire pour un storytelleur que de raconter quelque chose que son public devine déjà. Enfin, je terminerais par un dernier conseil : votre histoire doit être crédible. Comme le dit l’écrivain américain Philip Roth : « La seule différence entre la fiction et la réalité, c’est que la fiction doit être réaliste. »

Quels sont les incontournables du storytelling ?

Une des règles incontournable du storytelling, c’est que c’est une histoire de conflit. Une intention face à des obstacles. En fait, un storytelleur, c’est un peu comme un sale gosse dans une cour de récré. La première chose qu’il cherche, c’est la bagarre. Une fois que vous avez trouvé votre conflit, vous plantez votre décor. Vous donnez tout ce qu’il y a à savoir sur votre personnage et son univers. Ceci fait, on créé un élément déclencheur qui va balancer votre univers cul par-dessus tête. C’est le moment où le personnage rentre dans le royaume de l’aventure. Il ne lui arrive plus que des obstacles, des péripéties, jusqu’à ce fameux climax. Le climax, c’est un moment clé dans l’histoire où le personnage a le choix de changer, car toutes les histoires sont des histoires de transformation. À la fin de toutes les bonnes histoires, seul le héros change.

Le storytelling possède une autre qualité : il peut sauver votre prise de parole. Comment ? En jouant sur les émotions. Joie, fierté, tristesse, peur : tout est permis. Comme le dit Maya Angelou : « Les gens oublieront tout ce que vous leur avez dit. Les gens oublieront tout ce que vous avez fait. Ils ne se souviendront que d’une chose : ce que vous leur avez fait ressentir. »